Le sentiment de submersion migratoire

Graphiques sur l'immigration en France : les étrangers sont minoritaires, il n'y a pas de submersion migratoire

Comme nous avions déjà pu le dire dans notre fiche sur le mythe de la submersion migratoire, ce concept n’est pas ancré dans une réalité.

D’ailleurs, quand le Premier ministre François Bayrou l’utilise fin janvier 2025, c’est pour évoquer un « sentiment de submersion », il dit : « Les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une proportion…Dès l’instant que vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, vous avez du rejet ».

Attaquons par « le sentiment de submersion ». L’immigration reste la 5ème priorité des Français hors période électorale (Ipsos), sondages souvent utilisés pour marquer l‘opinion des Français. En même temps, la population surestime le nombre d’étrangers en France (réalité : 7%, ressenti : 23%)

Maintenant, les chiffres. Quelle submersion ? « La France est l’un des pays où l’immigration est la plus faible en Europe de l’Ouest (0,6% contre 1% au Royaume-Uni, 1,1% en Allemagne, 1,6% en Espagne) ».

Oui la part d’immigrés a légèrement augmenté depuis les années 70 avec une diversification croissante au sein de la société française mais pas de rupture brutale évoquée par les termes de « submersion » de de « grand remplacement », plutôt une « lente infusion » selon François Héran, démographe.

Enfin, tenir ce discours est dangereux : il stigmatise les étrangers, ignore la recherche et peut entrainer une montée de l’intolérance. Le Conseil de l’Europe s’en inquiétait déjà en janvier 2024 dans une résolution.

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