La France, vieux pays d’immigration, n’est pas confrontée à une immigration massive , et ce depuis 60 ans aujourd’hui. Elle se trouve à une position médiane en Europe avec des flux migratoires assez constants qui n’ont rien de comparable avec ceux des grands pays d’immigration.
Entre le recensement de 1999 et 2020, le nombre d’immigré·es régulier·ères a augmenté de 2, 7 millions en 21ans, passant de 4,3 en 1999 à 7 millions d’immigrés en 2020 soit environ 125 000 personnes par an. Durant le même temps, la population française a augmenté de 6,5 millions.
La part des immigré·es dans la population résidente est de 10,3% au 1er janvier 2021 si l’on s’en tient à la définition du Haut Conseil à l’Intégration (HCI) : un·e immigré·e est une personne née étrangère à l’étranger. Cette part est d’un peu moins de 13% à cette date si l’on ajoute les Français·es né·es à l’étranger, sachant que cette dernière est mesurable à 0,3% près. Cette dernière manière de compter permet des comparaisons internationales.
Cette part place la France dans une position médiane parmi les pays développés d’Europe (Suède 16 %, Allemagne 13 %, Italie 10%), assez loin des grands pays d’immigration « historiques » (Australie 28 %, États-Unis 15%) ou « émergents » (Arabie Saoudite 34%). A l’échelle de la planète 3,4 % de la population est immigrée, soit 260 millions de personnes.
La part de la population immigrée augmente faiblement en France
La France se caractérise aussi par des flux migratoires assez constants et modérés. Ils sont parmi les plus faibles constatés dans un pays de l’OCDE, lorsqu’on les rapporte à la population totale : ils ne sont que de 0, 42% en 2021 comme en moyenne annuelle sur la période 2012–2020 (0,41%). Cela représente environ 250 000 personnes. Ce nombre augmente faiblement depuis quelques années, notamment du fait d’un afflux de réfugiés et d’une plus grande mobilité à l’intérieur de l’Union européenne. Chaque année, une part notable d’immigré·es quitte la France ; cela explique que le nombre total n’augmente que de 125 000 par an. Ces flux sont ainsi près de deux fois inférieurs à ceux de la Suède, de l’Autriche, de l’Australie ou encore de l’Allemagne depuis 2012. En dépit de politiques restrictives en Suède et au Danemark, par exemple, ils en restent à un taux de 0,9 % par an. L’Allemagne est à 0,64 en 2021 contre 0,8 en moyenne entre 2012-2020.
Les charges contre l’« immigration massive » n’animent donc que les Don Quichotte du jour, occupés à lutter contre des ennemis imaginaires, loin des grands enjeux européens.