L’essentiel des discours liant immigration /délinquance /criminalité sont fondés sur des arguments chiffrés tels que la hausse des crimes et délits commis par des personnes étrangères ou encore la surreprésentation des personnes étrangères parmi les détenus en France.
Il faut déjà préciser que Les statistiques nationales sur la délinquance] tiennent compte de la nationalité des personnes (française ou étrangère) et non pas du lieu de naissance (née en France ou immigrée)
On arrive alors en 2021 à 85% des condamnés sont Français et 15% de nationalité étrangère.
Une proportion importante qui doit être analysée plus en détails
D’abord, dans 99,2% des condamnations de personnes de nationalité étrangère, les infractions sont des délits – dont plus de 55% concernent la circulation routière et des vols – et dans seulement 0,8% des crimes.
De plus, la part des étrangers dans les condamnations varie selon la nature de l’infraction : 25% pour le travail illégal, 41% pour les faux en écriture publique ou privée, près de 50% des infractions douanières et 78 % pour les infractions relatives à la police des étrangers.
Premier constat donc : l’essentiel des infractions est liée à la régularité du séjour des étrangers en France ou à leur grande précarité.
Il faut ajouter deux facteurs qui peuvent expliquer cette proportion importante de 15% de condamnés étrangers.
Le premier c’est la discrimination. Déjà les étrangers ont plus de chance d’être contrôlés au faciès, ensuite des travaux de recherche montrent qu’à infractions égales les étrangers sont plus lourdement sanctionnés que les nationaux
Le deuxième facteur est à chercher du côté des inégalités socio-économiques et territoriales. la délinquance des immigrés et de leurs descendants est d’abord une délinquance de milieux populaires, une délinquance de « pauvres », fortement liées aux conditions de vie dans les quartiers populaires
Ainsi, pour diminuer cette proportion importante de 15% il faudrait mettre en place une lutte efficace contre les inégalités sociales, scolaires et territoriales qui permettrait, à moyen terme, de diminuer les actes de délinquance au sein des milieux populaires dont les immigrés et étrangers sont une composante.