Dimanche 8 décembre 2024, le régime de la famille Assad débutée en 1970 prenait fin, après 54 ans d’oppression dont 13 d’une guerre civile, démarrée en 2011 avec la répression des protestations pacifiques, que les Syriens ont qualifié de « révolution».
Depuis 2011, le conflit a déplacé 12 millions de personnes sur un population de 22 millions en 2012 : sept millions à l’intérieur de la Syrie et cinq millions dans les pays voisins (Turquie, Liban et Jordanie)
C’est dans ces pays limitrophes, dans des situations socioéconomiques et politiques déjà fragiles et au sein de pays qui ne sont pas signataires de la convention de Genève pour les réfugiés de 1951, qui s’est organisée l’effort le plus important pour les accueillir.
L’Europe qui, depuis 2015, invoque le fantasme d’une « crise migratoire » n’a accueilli qu’un million et demi de Syriens, principalement en Allemagne.
La décision de plusieurs pays, dont la France, où quelque centaine de dossiers seulement sont à l’étude, de suspendre les demandes d’asile, outre à êtres prématurée, est une décision d’abord d’ordre politique.
Si des Syrien·nes demandent l’asile bientôt, ou si leur demande est en cours d’étude, se verront-ils et elles refuser l’accès à la procédure ? Non : l’asile ne dépend pas que de la situation au sein du pays d’origine, ce n’est pas limité à l’existence d’une guerre ou à des opinions politiques.
L’asile peut aussi concerner des orientations sexuelles, des mariages forcés, des violences intrafamiliales. Une diversité de situations qui ne peuvent pas être traitée de façon générale, il faut toujours étudier au cas par cas les motifs d’une protection internationale.
L’OFPRA l’a confirmé avec un communiqué de presse très rapidement sorti : les demandes pourraient être suspendues afin de mieux comprendre ce que va être la Syrie après la chute de son dictateur mais elles ne seront pas refusées ni rejetées automatiquement.