L’accueil inconditionnel des femmes afghanes exilées, par Charlotte Recoquillon

Récemment, le Danemark, la Suède ou la Finlande ont affirmé qu’ils protégeraient toutes les femmes et filles afghanes sous le statut de réfugié. Une déclaration bienvenue, surtout de la part du Danemark qui est un pays qui réfléchit à mettre en place un mécanisme qui vise à renvoyer les demandeurs d’asile vers le Rwanda.

C’est la Convention de Genève de 1951 qui prévoit l’existence d’une protection internationale, le statut de réfugié, qui peut être donnée à toute personne qui fuit des persécutions en raison de son opinion politique, de sa race, de sa nationalité, de sa religion ou de son appartenance à un groupe social. Il semble que c’est sur ce dernier point que ces pays s’appuient pour protéger toutes les Afghanes, en raison de leur genre.

Un groupe social est constitué de personnes partageant un caractère inné, une histoire commune ou une caractéristique essentielle à leur identité ou leur conscience, caractère qu’on ne peut pas demander à ce qu’il soit renoncé, ou une identité propre perçue comme étant différente par la société environnante ou les institutions. L’appartenance à un tel groupe est un fait social objectif qui ne dépend pas de la manifestation par ses membres, ou s’ils ne sont pas en mesure de le faire, par leur proche de leur appartenance à ce groupe.

En France, cette catégorie a donné lieu à la reconnaissance d’un groupe social méritant la protection, par exemple les filles qui s’enfuient pour éviter une mutilation génitale féminine en Guinée, ou les femmes qui se sont soustraits à un mariage forcé au Mali, ou les personnes homosexuelles au Pakistan, ou encore les femmes Nigériennes victimes de traite. En France, toujours, c’est l’OFPRA ou la CNDA qui peuvent reconnaître et établir l’existence d’un groupe social. Pour l’instant, ce groupe social des femmes Afghanes n’existe pas mais elles peuvent bien entendu être protégées par le biais de leurs opinions politiques qui sont différentes de celles des Talibans qui ont pris le pouvoir en août 2021.

Depuis que les Talibans dirigent leur pays, leur situation n’a cessé de s’empirer. Cantonnées au périmètre de leur habitation, elles ne peuvent plus travailler, ni étudier, ni sortir. Il est difficile d’établir un chiffre mais très peu parviennent à s’échapper, quitter le pays, rejoindre l’Europe et bénéficier de cette protection.

EURADIO

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