L’accueil informel des étrangers, par Maria Kokkinou

Si les discours publiques et politiques parlent de l’arrivée de réfugiés en termes de vagues qui nous submergerait, notamment lors de la crise de 2015, il oublie souvent qu’une partie des citoyens participe à l’accueil des réfugiés par leur propre engagement.

Formés récemment par des citoyens les collectifs solidaires à Pantin, à l’Est Parisien, vient en aide à des réfugiés afghans afin de leur procurer un accueil digne et inconditionnel pour tous les réfugiés. Notamment, les membres de ces collectifs la question du vrai ou du faux réfugié ne se pose pas. Ils ne font pas de distinction entre migrants et réfugiés puisqu’ils considèrent qu’on doit accueillir dignement ces personnes qui ont traversé l’Europe. Ce refus de la catégorisation part d’un constat primordial que ces personnes se trouvent à la rue, sont souvent cherchées par les autorités et leur condition de sans-abris risque de se répéter.

Groupement de personnes de tous âges, le collectif Pantin Solidaire, bénéficie du soutien plus ponctuel des commerçants et habitants. Qu’est ce qui motive l’engagement de ces personnes ? Pourquoi se mobilisent-elles ? Et comment expliquer que dans d’autres communes la présence de réfugiés ne mobilise personne ou déclenche une levée de boucliers ? Et pourquoi la voix de ces citoyen.nes n’est pas davantage audible dans l’espace public et ne trouve pas de relais dans les politiques ?

Alors que sur le sujet des réfugiés les médias parlent souvent de la mobilisation des associations qu’on suppose militante, la partie des habitants qui se mobilise en faveur de l’accueil des réfugiés reste souvent invisible. Or, il s’agit ici de suivre un autre discours, antiraciste et humaniste, qui, produit par la société civile, interroge, à juste titre, les discours anti-immigration, en révélant les failles des représentations et les discours publics et politiques tenus sur l’accueil des réfugiés ici ou ailleurs. C’est le propre de la recherche de montrer également ces parties de la société qui restent souvent à la marge des représentations médiatiques.

EURADIO

Une chronique de 2 minutes et 30 secondes toutes les semaines sur une thématique en lien avec les migrations. 

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